Une des plus grandes erreurs du parieur.

mai 2021

 

C’est à la fois une réflexion contre-intuitive mais aussi extrêmement frustrante que l’on va aborder dans cet article. Beaucoup de parieurs fondent leur analyse sur la loi des séries.

« Marseille n’a pas gagné depuis 5 matchs, ils vont inverser la tendance ». « Le rouge vient de tomber 10 fois d’affilée, je fais all-in sur le noir ».

Ça te rappelle quelqu’un ? N’hésite pas à lui montrer cet article.

 

C’est quoi une série ?

 

Une série est une suite d’événements identiques se produisant les uns après les autres. Il peut y en avoir de toutes sortes et dans tous les domaines plus ou moins graves : un nombre important d’accidents d’avion en quelques jours, des phénomènes naturels rares s’enchainant ou des séries de 12 dans un jeu de dés.

 

Pour se rassurer, l’être humain a toujours cherché à établir des règles pour classer les événements auxquels il assistait : la pluie, le feu, les animaux, les plantations, etc.

Lorsqu’un événement sort de ce schéma classique, il en devient exceptionnel et entre en opposition avec nos schémas habituels.

 

La loi des séries est ainsi née de ces schémas. C’est une croyance résultant de plusieurs erreurs mathématiques.

Elle peut être interprétée dans plusieurs sens.

 

Certains affirmeront que si un événement a beaucoup eu lieu récemment, il n’aura plus lieu avant longtemps.

D’autres affirmeront que les malheurs n’arrivant jamais seuls : une mauvaise nouvelle en appelle d’autres.

 

Dois-tu t’y fier ?

 

Malheureusement pour toi, la réponse est non. Les matchs, les roulettes, les jeux d’argent ne peuvent malheureusement pas être triés de manière aussi simpliste.

Même si au fond de toi tu auras toujours un peu d’espoir, tu sais très bien que les bookmakers auraient déjà fait faillite si c’était le cas. La martingale n’existe pas, encore moins grâce à une loi des séries purement psychologique.

 

Je vais être obligé de rentrer dans des détails légèrement mathématiques.

 

Prenons l’exemple d’un lancer de pièce. Si l’on demande à des individus de choisir une face après une série de 10 « piles », ils choisiront en grande majorité « face ». Pourtant ils sont victimes d’un biais psychologique et prennent une décision mal réfléchie.

 

Les lancers de pièce sont indépendants les uns des autres. Cela signifie que chaque lancer est unique et n’a pas de conséquences sur les autres. Chaque lancer a donc une probabilité de 50% de tomber sur « Pile » ou « Face » (une chance sur deux).

Tu ne peux donc pas parier sur le rouge à la roulette parce que le noir est tombé plusieurs fois d’affilée.

 

Il y a cependant matière à débattre sur d’autres événements qui ne sont pas gérés par des machines.

 

Une équipe de foot lancée dans une spirale infernale ressentira peut-être un poids psychologique plus important et une difficulté à se faire confiance.

La même réflexion est possible pour un joueur de tennis qui, seul, peut s’enfermer dans une spirale de défaite et avoir du mal à en sortir.

 

Dans ces cas-là, les matchs ne sont pas tous indépendants les uns des autres. Cependant, affirmer qu’une équipe « finira bien par gagner » risque de te demander beaucoup de trésorerie à long terme…

 

Des exemples de séries incroyables.

 

Voilà quelques exemples de séries dans des domaines différents pour te montrer leur caractère aléatoire. Je te laisse imaginer les pertes que certaines ont pu occasionner.

 

En 1913, à Monte-Carlo, le noir est sorti 26 fois d’affilée à la roulette.

 

En 2009, en Bulgarie, les mêmes numéros du loto sont sortis deux semaines consécutives.

 

Entre 2005 et 2008, Robert Dee, un joueur de tennis anglais, perd 54 matchs d’affilée.

 

 

Alors, au combientième tirage noir tu aurais fait all-in sur le rouge en 1913 ?

 

Aurais-tu osé valider la combinaison gagnante de la semaine précédente en Bulgarie ?

 

Aurais-tu continué à parier sur le mental de Robert Dee ? Il est allé jusqu’à trainer les journaux en justice pour les articles critiquant son niveau.