Avoir un cerveau de parieur gagnant.

septembre 2020

 

Sans que tu le saches ton cerveau te joue des tours et ne t’aide pas dans ta quête de parieur. Ta perception des événements, ton mode de réflexion sont pollués par ta manière de réfléchir. Voilà un petit guide pour te former en trois étapes.

 

Pourquoi ta réalité est fausse ?  

 

La notion clef de cet article s’appelle le biais cognitif.

 

Un biais cognitif est un piège de la pensée. C’est une manière inconsciente que tu as de traiter une information et donc d’en tirer des conclusions erronées. Cela peut se traduire de nombreuses manières mais les plus courantes sont les stéréotypes, un manque d’analyse, une réflexion simpliste et donc des erreurs de jugement et des mauvaises décisions.

 

Les biais cognitifs ne s’appliquent évidemment pas uniquement aux paris sportifs mais également dans ta vie de tous les jours. Chaque information que tu reçois, chaque décision que tu prends, pourra être sujet à un mauvais jugement de ta part.

 

Cet article va te détailler trois erreurs que chaque parieur a déjà fait dans son parcours de joueur. En les connaissant, tu pourras apprendre à les maitriser et donc à améliorer ta prise de décision.

 

Le biais de confirmation.

 

Le biais qui nous semble le plus important est le biais de confirmation.

 

Il consiste à prêter attention uniquement aux faits et informations confirmant ta thèse initiale. Tu donneras moins d’importance aux contre-arguments qui pourraient remettre en question ton jugement.

 

Pour un parieur cela se manifeste de manière très claire lorsqu’il a décidé de parier sur une équipe en particulier.

 

Prenons un exemple assez récent ayant eu lieu en Coupe d’Europe de rugby pour le match Leinster – Saracens.

 

Tu as décidé de parier sur le Leinster et tu vas uniquement lire des informations allant dans le sens de ton analyse :

  • Les Saracens ont joué un nombre de matchs incroyable depuis le restart alors que le Leinster a été champion tranquillement.
  • Le match a lieu sur le terrain du Leinster.
  • Les Saracens ont été exclus de la prochaine Coupe d’Europe à cause de leur tricherie les années précédentes donc les équipes les affrontant ont un sentiment d’injustice et un surplus de motivation les encourageant à se surpasser.

 

Cependant, tu peux également lire le match sous un autre angle :

  • Les Saracens ont certes joué beaucoup de matchs mais c’était des matchs sans enjeu et ils ont pu faire tourner leur effectif, manager les temps de jeu et tester de nouvelles choses comme des combinaisons.
  • Le lieu du match n’a que peu d’importance en cette période de Covid-19 étant donné que les stades sont vides ou presque.
  • Les Saracens ont été exclus de la prochaine Coupe d’Europe et c’est donc leur dernier tour d’honneur. Ils voudront se battre pour prolonger l’aventure et auront donc un surplus de motivation. Ils pourraient aussi avoir envie de prouver que leurs titres n’ont pas été volés.

 

Tu as ici trois arguments pouvant être lus dans un sens comme dans l’autre mais que toi parieur tu liras uniquement dans un sens pour aller en faveur de ton pari.

 

Pour contrer ce phénomène, il est capital de ne se décider qu’après avoir eu toutes les cartes en main. Cela peut paraitre évident mais pourtant je suis sûr qu’en cherchant bien tu trouveras des matchs sur lesquels tu as parié et tu te rendras compte que tous tes arguments auraient pu être lu dans l’autre sens.

 

Il est donc indispensable avant de parier de faire un travail d’analyse sur le pari inverse de celui que tu as en tête afin de pouvoir équilibrer ta prise de décision et faire preuve d’une objectivité maximale.

 

Ce biais de confirmation est accentué par un biais de disponibilité.

 

Ce biais consiste à accorder plus d’importance à des événements parce qu’ils sont mémorables et donc plus facile à trouver ou de s’en souvenir.

 

En foot par exemple, cela peut se caractériser par la victoire d’une équipe alors qu’elle jouait en infériorité numérique.

Tu auras été tellement marqué par cet événement que tu lui donneras plus d’importance que les fois où une équipe en supériorité numérique a gagné le match.

 

Le biais de partialité rétrospective.

 

« Je t’avais dit mec, c’était sûr qu’ils allaient gagner. Leur gardien est nul ça ne m’étonne pas qu’il leur coûte le match. »

 

Combien de fois as-tu entendu cette phrase alors que tu venais de perdre un pari ?

 

Ce biais consiste à surévaluer ton savoir une fois que l’événement est fini. Après une crise financière, une surprise sportive, une surprise électorale, nombreuses sont les voix s’élevant pour affirmer qu’ils l’avaient prédit.

 

Attention à ce biais permettant de donner de la crédibilité à ceux parlant une fois un événement terminé. Une prédiction est toujours plus facile une fois un événement terminé…

 

Cette tendance est dangereuse pour le parieur car elle va lui faire surestimer ses capacités ou les capacités d’un autre à être bon dans son domaine.

 

Le biais d’optimisme.

 

Il se définit comme suit : un événement négatif a moins de chance de nous arriver à nous qu’aux autres. À l’inverse, un événement positif a plus de chances de nous arriver à nous qu’aux autres.

 

Ce biais trouve son origine dans le fait que le cerveau humain soit très mauvais pour estimer les très faibles probabilités (gagner au loto, mourir d’un attentat, fuir un tsunami, etc.).

 

Une étude de Kahneman (prix Nobel en économie) a montré que les citoyens américains étaient plus enclins à payer une assurance couvrant une mort causée par une attaque terroriste qu’une assurance couvrant la mort.

La mort incluant pourtant la mort par attaque terroriste.

 

Ce cas n’est certes pas réjouissant mais il démontre que notre cerveau peut facilement être pris au piège des faibles probabilités.

 

Ce biais te fera tenter un combiné tous les week-ends alors même qu’il n’a que 0,5% de chance d’être gagnant. Il te fera également relativiser une perte en surestimant une faible probabilité.

 

Par exemple si un match se joue sur un fait de jeu (un pénalty, une erreur d’arbitrage, etc.), tu auras tendance à sous-évaluer ton erreur pour la mettre sur le dos d’un événement que tu ne maitrises pas.

Le meilleur moyen de savoir si un pari est bon reste la cote de clôture qui a le mérite de l’objectivité, un article viendra sur le sujet.

 

Encore une fois, la clef est l’objectivité et l’analyse à froid de ta performance.

 

Conclusion.

 

Il n’y a pas de solution miracle aux biais cognitifs. Tu as déjà accompli une première étape en prenant connaissance de ces mauvaises habitudes orchestrées par ton cerveau. La connaissance est la première étape vers l’excellence.

 

La prochaine fois que tu paries, que tu analyses un match, que tu essayes de savoir si ton pari était bon ou mauvais, rappelle-toi ces quelques biais pour apporter une touche d’objectivité supplémentaire à ta remise en question.