Le marché des paris sportifs au deuxième trimestre 2020 en France.

septembre 2020

 

En juin 2020, l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne (ARJEL) a été remplacée par l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ). Mis à part le nom, peu de choses ont changé surtout pour nous, parieurs.

L’ANJ a publié son premier rapport trimestriel d’analyse du marché des jeux en ligne et il est intéressant de se pencher dessus. Sans surprise, ce rapport est marqué par l’impact du Covid-19 sur les paris sportifs.

 

Quelles ont été les conséquences du Covid-19 sur le marché des paris sportifs ? Dans quel état est-il à l’heure de la reprise de la majorité des compétitions sportives ?

 

Une pause dans la dynamique de croissance du marché.

 

Tous les indicateurs économiques du marché sont passés dans le rouge lors de ce deuxième trimestre. Le confinement quasi-mondial, l’annulation de la quasi-totalité des compétitions sportives dans le monde (mis à part le foot biélorusse et le baseball coréen) ont évidemment impacté les parieurs qui n’avaient plus de matchs à analyser.

 

Le nombre de comptes joueurs actifs a baissé de 36% entre le 2ème trimestre 2019 et 2020. Il est passé de 1,70 millions à 1,09 millions. La baisse n’est « que » de 10% sur le semestre étant donné la tendance à une forte croissance du marché enregistrée dès le premier trimestre 2020.

 

Pendant le confinement, les mises ont baissé de 85% par rapport à la même période l’année dernière. Du 16 mars au 10 mai 2020 il n’y a eu que 121 millions d’euros misés en France, contre 793 millions en 2019.

Sur l’ensemble du trimestre, les mises ont baissé de 57% entre le deuxième trimestre 2019 et 2020.

 

Cependant, il semblerait que ce creux et cette baisse d’activité ne soient pas à l’origine d’un changement des mentalités. Si les acteurs du marché pouvaient avoir peur d’un potentiel changement d’habitude causé par le confinement, le graphique ci-dessous devrait les rassurer.

 

 

Les mises cumulées ont rattrapé leur niveau de 2019 à la fin du trimestre. Les parieurs semblent avoir repris leurs bonnes habitudes dès la reprise du sport professionnel.

 

Un indicateur pouvait annoncer cette reprise. Les mises en paris hippiques avaient augmenté de 35% au deuxième trimestre tandis que le nombre de comptes joueurs actifs au poker avait augmenté de 68%. Il semblerait que les joueurs se soient reportés sur de nouvelles activités en attendant la reprise de l’offre de paris sportifs.

 

Une nouvelle carte des sports.

 

Face au manque de compétitions disponibles pour les bookmakers, l’ARJEL a ouvert sept nouvelles compétitions aux paris en France (dont le baseball coréen et d’autres).

 

Certains sports ont connu un attrait nouveau. Si le football a, comme à son habitude, trusté la place de sport le plus parié en France, d’autres disciplines ont progressé dans le cœur des parieurs.

 

87% des mises ont été placées sur le football au deuxième trimestre, ce qui représente la coquette somme de 445 millions d’euros.

Deux autres sports ont connu un regain de popularité. Ce sont le baseball avec des mises augmentées de 112% par rapport à 2019 ainsi que le rugby à XIII avec des mises doublées. Les parieurs se sont tournés tout simplement vers l’offre disponible (le baseball en Corée ainsi que la NRL en Océanie).

 

D’autres statistiques intéressantes sont à prendre en compte. Personne ne sera surpris de constater que ces données sont la conséquence directe de l’état sanitaire des différents pays.

La Bundesliga a été le premier championnat européen de football à reprendre et ses mises ont explosé de 415% par rapport au T2 2019. Ses matchs sont également ceux enregistrant la moyenne de mises par match la plus importante des grands championnats.

 

Le rapport de l’ANJ ne détaille pas les chiffres mais en série A, Liga et Premier League, les mises moyennes par match lors du restart ont fortement augmenté (allant jusqu’à +99% en Espagne !).

 

Quel profil de joueur ?

 

Le profil-type du parieur français ne change pas énormément.

91% sont des hommes et 96% d’entre eux ont moins de 55 ans. La répartition par tranche d’âge montre que quasiment 70% des joueurs ont entre 18 et 34 ans. Ces statistiques sont la preuve d’une rupture générationnelle entre les nouvelles générations qui ont les paris sportifs dans leurs habitudes contrairement à leurs parents.

 

En termes de budget, la dépense moyenne trimestrielle par compte joueur actif est de 86 euros, contre 126 euros au deuxième trimestre 2019. Logiquement, cette dépense moyenne est en forte baisse de 31,7%.

Pour détailler le budget, il est intéressant de noter que 8,04% des parieurs ont misé plus de 1.000 euros sur le trimestre.

A l’opposée du spectre des mises, 41% des joueurs ont misé entre 0 et 30 euros sur cette période. Cette part est en augmentation de 10 points. En effet, ces parieurs occasionnels et récréatifs ont été les premiers touchés par le Covid-19 et le contexte sanitaire.

 

Conclusion.

 

L’intégralité des indicateurs du marché a été touchée par la crise sanitaire mondiale. Le sport s’est arrêté, les paris sportifs n’ont eu d’autre choix que de suivre. Les premiers signes de reprise sont positifs au 1er juillet 2020, les joueurs ne semblent pas avoir oublié leurs habitudes de jeu.

Les données du troisième trimestre seront capitales car elles viendront confirmer cette reprise ou au contraire marquer un changement de mentalité.